Agro-écologie Les coopératives sceptiques sur l’intérêt des Giee
Faisant la promotion de 13 initiatives coopératives pour l’amélioration de la qualité de l’eau sur l’ensemble du territoire national, des représentants de Coop de France doutent de l’intérêt des futurs groupements d’intérêt économique et environnemental.
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Dans leurs termes « insuffisamment cadrés », les groupements d’intérêt économique et environnemental, mesure phare du projet de loi d’avenir pour l’agriculture ne semblent pas susciter l’enthousiasme des coopératives, qui y voient davantage un outil « pour des petits groupes d’agriculteurs non encore formalisés ». Pour Dominique Dhuy, président du groupe Eau de Coop de France, et Yvette Thomas, vice-présidente de Charentes Alliance, « le système coopératif est déjà très bénéfique pour le développement agricole des territoires, et contribue depuis longtemps à l’amélioration des pratiques ».
Selon les termes du projet de loi, les Giee doivent être composés en majorité d’agriculteurs, les structures morales doivent rester minoritaires. Or, ce schéma ne semble pas forcément convenir aux nombreuses coopératives ayant entrepris depuis plusieurs années des initiatives entrant dans le champ de l’agro-écologie et la double performance des exploitations.
Coop de France entend faire comprendre que les coopératives n’ont pas attendu la création des Giee pour développer des initiatives afin d'améliorer les pratiques des agriculteurs à l’échelle d’un territoire, notamment en matière de gestion qualitative de l’eau.
Au Salon de l’agriculture, le réseau coopératif fait la promotion de 13 initiatives dans ce domaine, pour lutter contre les pollutions ponctuelles et diffuses, ou pour améliorer les pratiques dans des territoires porteurs d’enjeux prioritaires.
Nombreuses initiatives dans le cadre d'Ecophyto
Dans la Drôme et l’Ardèche notamment, non loin du Gie Dad, promu par Stéphane Le Foll et Germinal Peiro comme référence de groupement d’intérêt économique et environnemental, la coop natura’Pro a aidé elle aussi ses adhérents à se doter d’équipements et systèmes de traitement collectif ou individuel pour gérer les effluents phytosanitaires. Depuis 2010, 118 projets d’aménagement d’aires de lavage/remplissage des pulvérisateurs, dont 18 stations collectives, sont sortis de terre grâce à l’accompagnement de la coopérative.
Autre exemple en Poitou-Charentes, « dans un secteur ou la problématique de l’eau touche à la fois la quantité et la qualité de la ressource ». Coop de France participe au programme « Re-sources » visant à la reconquête de la qualité de l’eau sur 68 captages d’eau potable, dont 63 sont classés prioritaires par le Grenelle de l’environnement. « 15 coopératives participent aux comités de pilotage, et s’accordent, sur une démarche volontaire, pour mettre à disposition entre elles des données agronomiques pour mieux apprécier l’évolution des pratiques », explique Vincent Drevet, chargé de mission environnement à Coop de France Poitou-Charentes.
Chez Terrena, qui a développé son axe stratégique autour de l’Aei - l’Agriculture écologiquement intensive - le service agronomie a testé puis déployé le semis de plantes compagnes du colza pour réduire l’Ift herbicide sans baisse de rendement. Après quatre années, la coopérative estime à 25 €/ha l’économie réalisée, déduction faite des coûts de semences et d’implantation des couverts.
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